Avis d'experts

Pour mieux percevoir l'importance de la qualité de l'air sur notre santé, il convient d'avoir à l'esprit quelques  données :

- à la différence de l'alimentation ou de l'eau, nous ne choisissons pas la qualité de l'air que nous "consommons", en effet, nous le savons tous : nous pouvons nous passer de manger ou boire pendant des heures ou des jours mais pas de respirer plus de deux minutes...

- nous inhalons 10 à 15 m3 d'air par jour contre quelques litres tout au plus d'aliments et de boissons,

- Au niveau de nos poumons, la surface d'échange entre notre organisme et l'air inhalé est de près de 100 m2...

Autant d'éléments qui nous rappelle que la qualité de l'air est un élément primordial pour notre santé.

Philippe Perrin Eco-infirmier

 

« Quand on pense pollution de l’air, on pense souvent air extérieur, et pourtant l’air intérieur est également une source de pollution à ne pas négliger. Car la plupart d’entre nous, y compris les plus jeunes, passent le plus clair de leur temps à l’intérieur. Or de multiples polluants (dénommés composés organiques volatils, COV) encombrent notre air intérieur et peuvent avoir des conséquences néfastes sur notre santé, en particulier celle des plus jeunes d’entre nous, qui sont aussi les plus fragiles. Parmi les sources de pollution importantes on compte notamment les produits de rénovation : peintures, vernis, produits de traitement du bois, colles, etc. ainsi que le mobilier.

En 2009, WECF a réalisé avec QUAD-LAB,  une étude européenne auprès de futurs et jeunes parents de 4 pays (France, Allemagne, Pays-Bas, Grèce) pour évaluer la pollution de l’air intérieur liée aux activités de rénovation qui entourent l’arrivée de bébé. L’étude a montré que malgré des participants ayant de bons gestes d’aération et choisissant des produits labellisés pour certains, 40% des chambres d’enfant rénovées présentaient une qualité de l’air intérieur insatisfaisante. Parmi les composants retrouvés : du formaldéhyde, un cancérigène, irritant des voies respiratoires, des alcools, irritants pour les yeux, le nez la gorge ou la peau ou d’autres familles telles que les cétones, des solvants présents dans les vernis, des hydrocarbures comme le benzène - un cancérigène reconnu - ou encore des terpènes dont beaucoup sont allergènes. »

Elisabeth Ruffinengo, chargée de mission plaidoyer, WECF France.